
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi s'exprime lors d'une conférence de presse à l'occasion de la quatrième réunion ministérielle du Forum Chine-CELAC, à la résidence d'Etat Diaoyutai à Pékin, le 13 mai 2025 ( POOL / TINGSHU WANG )
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, ira la semaine prochaine en Europe pour s'entretenir avec ses homologues français, allemand, belge et de l'UE, la Chine espérant améliorer ses relations avec les Européens.
La visite de l'expérimenté diplomate de 71 ans vise à consolider les liens avec le Vieux Continent, considéré par Pékin comme un partenaire commercial important et un contrepoids crucial face aux Etats-Unis.
Mais plusieurs dossiers empoisonnent les relations bilatérales.
En particulier les différends commerciaux (sur les voitures électriques chinoises et le cognac français) et l'étroit partenariat Chine-Russie, vu avec suspicion par nombre de capitales européennes dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Un sommet Chine-Union européenne doit être organisé le mois prochain en Chine pour marquer les 50 ans des relations diplomatiques entre Pékin et la Communauté européenne, plus tard devenue l'UE.
La visite de Wang Yi, prévue pour durer de lundi à dimanche, le conduira à Bruxelles, en France et en Allemagne, a fait savoir vendredi le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.
"Les relations sino-européennes font face à des opportunités importantes, à un moment où le monde connaît une accélération des transformations historiques, avec la montée inquiétante de l'unilatéralisme, du protectionnisme et des comportements hégémoniques", a souligné Guo Jiakun, un porte-parole de la diplomatie chinoise, dans une critique voilée des Etats-Unis.
- "Energie positive" -
A Bruxelles, Wang Yi s'entretiendra avec la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, pour un "dialogue stratégique de haut niveau", a déclaré M. Guo au cours d'un point de presse régulier.
Pendant son séjour en Allemagne, il rencontrera le ministre des Affaires étrangères, Johann Wadephul, pour des discussions sur la diplomatie et la sécurité.
Il s'agira de la première visite de Wang Yi dans ce pays depuis la mise en place en mai à Berlin d'un nouveau gouvernement conservateur.
La Chine souhaite "renforcer la communication stratégique, approfondir la coopération pragmatique et faire progresser le partenariat stratégique global sino-allemand", a expliqué Guo Jiakun.
Selon lui, les relations bilatérales contribuent à "apporter de la stabilité et une énergie positive dans un monde en proie aux troubles".
En France, Wang Yi rencontrera son homologue Jean-Noël Barrot, qui avait effectué une visite en Chine en mars.
Il évoquera avec le ministre français "la situation internationale, les relations sino-françaises et les relations sino-européennes", a dit M. Guo.
En Belgique, une rencontre est également prévue entre le chef de la diplomatie chinoise et le Premier ministre Bart De Wever ainsi qu'avec son ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot.
- Terres rares -
Les relations entre l'UE et la Chine se sont tendues ces dernières années, Bruxelles reprochant à Pékin des pratiques économiques déloyales et un déséquilibre commercial croissant.
Le différend s'est intensifié avec la mise en place par l'Union européenne de surtaxes douanières sur les véhicules électriques fabriqués en Chine.
En représailles, Pékin vise notamment le cognac français, Paris ayant été l'un des principaux défenseurs des surtaxes douanières européennes sur les voitures "made in China".
Concernant le cognac, "un accord est stabilisé mais pas formellement validé par le ministère chinois du Commerce", selon une source au ministère français de l'Economie pour qui l'officialisation est en partie liée aux négociations de la Commission sur les véhicules électriques.
Par ailleurs, la Commission européenne a décidé la semaine dernière d'exclure les entreprises chinoises des commandes publiques de matériels médicaux dépassant cinq millions d'euros. Une mesure prise au nom des restrictions touchant les firmes européennes sur le marché chinois.
En réponse, Pékin a fustigé le "deux poids, deux mesures" de Bruxelles.
Autre point de friction : les terres rares.
Depuis avril, les autorités chinoises exigent des entreprises chinoises l'obtention de licences pour l'exportation de ces matériaux stratégiques, un secteur dans lequel la Chine est un poids lourd mondial.
Pékin a toutefois proposé en juin à l'UE un "canal vert" pour faciliter les exportations de terres rares vers le Vieux Continent.
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